La technique de la cryothérapie connaît un développement rapide, en particulier pour traiter les petites tumeurs.
Développée à l’hôpital Saint-Louis par le Pr Eric de Kerviler, la cryothérapie est une technique mini-invasive de radiologie interventionnelle qui utilise le froid extrême pour détruire des tumeurs cancéreuses et traiter la douleur.
Si la médecine a su depuis longtemps utiliser le froid par l'extérieur, pour détruire les tumeurs cutanées ou les grains de beauté précancéreux par exemple, son utilisation à l'intérieur de l'organisme est plus récente. Les progrès des techniques d‘imagerie et l’arrivée de dispositifs assurant un meilleur contrôle des températures extrêmes ont permis aux médecins d‘utiliser la cryothérapie dans le traitement des cancers de la prostate, du foie et du col de l‘utérus, notamment lorsque la chirurgie n'est pas envisageable.
Le principe de la cryothérapie consiste à introduire, au sein de la tumeur ou du tissu malade, une ou plusieurs aiguilles contenant de l’azote liquide ou argon. Ces aiguilles, dirigées à l’aide de systèmes d’imagerie comme l’échographie ou l’IRM, permettent par construction d’abaisser la température jusqu'à -40°C. Il se forme, à leur extrémité, une boule de glace englobant et congelant la tumeur. La conduite par imagerie permet, elle, de contrôler en temps réel la procédure d’ablation tumorale et le traitement consiste en l’alternance de phases de froid suivies de réchauffement lent.
Cette technique peu invasive permet notamment de réduire le temps d’hospitalisation de moitié par rapport à une intervention de chirurgie classique et la récupération est généralement plus rapide. Elle comporte néanmoins des risques, notamment car le froid détruit toutes les cellules qu'il atteint, saines ou non. La dextérité du médecin et les outils qui lui permettent de contrôler la procédure sont donc essentiels pour cibler son effet et la procédure demeure risquée et complexe.
La pratique de la cryothérapie est encore très récente, et les praticiens la réservent encore aujourd'hui plutôt aux patients pour lesquels un autre traitement est difficilement envisageable. Elle reste largement considérée comme un acte expérimental que de nombreuses compagnies d’assurance refusent par conséquent de prendre en charge, et le cout de la technologie reste très élevé. Les espoirs n’en demeurent pas moins réels et les recherches se prolongent assidûment, notamment pour évaluer l’efficacité de la cryothérapie dans le traitement de tumeurs osseuses, cérébrales, rénales, pulmonaires et de la moelle épinière. Les chercheurs évaluent également l’utilité de cette technique pour congeler et réduire les tumeurs bénignes du sein.
Il existe aujourd'hui en France une quinzaine de centres qui utilisent cette technique de pointe.
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