Les amateurs de café vont être content !
La caféine à doses habituelles a un effet protecteur sur certaines pathologies cérébrales, et notamment la maladie d'Alzheimer.
C'est ce que viennent de démontrer le docteur David Blum chargé de recherche à l'Inserm et ses collègues du laboratoire Alzheimer & Tauopathies de Lille*.
Il est désormais bien connut que la consommation habituelle de caféine réduit le déclin cognitif au cours du vieillissement et le risque de développer une démence. Mais les effets de la caféine sur les pathologies liées à la protéine tau n'étaient jusqu'à présent pas clairement élucidés. Malgré le fait que les résultats publiés dans la revue américaine Neurobiology of Agingn' aient été obtenus seulement chez la souris, cela reste une bonne nouvelle pour les consommateurs de café.
Il faut savoir que les altérations cognitives observées dans la maladie d'Alzheimer sont le résultat de deux types de lésions : les plaques amyloïdes qui se forment à l'extérieur des neurones et des protéines tau anormales qui s'accumulent à l'intérieur des cellules nerveuses en dégénérescence. C'est pourquoi les spécialistes classent cette affection dans la famille plus vaste des tauopathies
Les travaux des chercheurs lillois ont été effectués avec de jeunes souris transgéniques qui développent progressivement avec l'âge une neurodégénérescence liée à la protéine tau. Ces petits rongeurs ont reçu de la caféine par voie orale pendant dix mois.
Bilan : "Les souris traitées par la caféine ont développé une pathologie moins importante du point de vue de la mémoire, des modifications de la protéine tau, mais également de la neuro-inflammation", explique David Blum, dans le communiqué de l'Inserm. La dose de caféine délivrée était équivalante à deux tasses de café par jour chez l'homme.
Ces travaux vont dans le sens d'une contribution importante des facteurs environnementaux dans le développement de la maladie d'Alzheimer.
Les espoirs suscités par ces travaux sont d'autant plus importants qu'une récente étude américaine a également montré l'effet du café sur les plaques amyloïdes.
Espérons que le café puisse avoir d’autres effets bénéfiques en avançant dans la recherche.
* Unité mixte de recherche 837 (Inserm/Université Lille-2/Université Lille-Nord de France) dirigée par le Dr. Luc Buée